Abba Diallo, Grade 11
UWC Mahindra
French (Scroll down for an English version):
Le ventilateur tourne au maximum, la fenêtre est grande ouverte.
Ma chambre n’est pas très grande, elle est carrée et en réalité ressemble à une boîte en carton. Mon lit sur le côté, en face de lui, mon miroir, juge de toute mes actions...et plus récemment de mes imperfections. Être enfermée par choix, c’est une chose. Être enfermé parce qu’un dangereux virus sévit à l'extérieur, en est une autre…
J’ai toujours été casanière. Au début je pensais que je ne sortais pas à cause de ma famille...et puis je me suis rendue compte qu'être à l'extérieur me rendait mal à l’aise. C’est comme si derrière les murs de ma maison, il n’y ai que guerre. Mes parents m’ont souvent répété que notre monde est dangereux. J’ai peut être pris cette phrase trop à coeur.
Le soir, mon père et moi, assis sur la véranda, écoutons le silence inhabituel de notre rue. Ouagadougou a toujours été une ville agitée, et le fait de vivre en banlieu ne nous a jamais épargné de la rumeur de la ville. Maquis, kiosques, bar dansant et boites de nuits règnent la nuit sur la capitale du pays des hommes intègres. Enfin, avaient l’habitude de régner.
Depuis plus d’un mois maintenant, tout est au ralenti ici. Les marchés, les espaces publics sont fermés, les élèves ont cessé d’aller à l'école. C’est assez étrange de vivre comme ca. De ne plus pouvoir embrasser chaleureusement les gens qui viennent saluer pour le Ramadan, de ne pas pouvoir aller comme d’habitude au salon de coiffure, d'être enfermé chez moi après avoir vécu pendant sept mois a MUWCI. Après avoir eu la chance d'être dans un espace ouvert, où les murs sont invisibles, où la nature est partie interne de la vie. L’inde me manque. La montagne et son air me manque. Le curd de la cafétéria me manque. Snigdha me manque. Ses petites mains et son sourire crispé me manquent. Ses cheveux qu’ils soient gris, blonds ou noirs me manquent.Je pense que parmis l’une des choses les plus belles que UWC aurait pu me donner, la chance d’avoir une colocataire comme elle est clairement la plus belle. Je regarde parfois à travers la fenêtre, la nuit, profitant d’un petit vent, et je me demande ce qu’elle fait. Je me demande si elle aussi se pose à la fenêtre comme moi, si elle voit le ciel comme je le vois. Je me sens incroyablement seule sans elle.
English:
The fan is running at maximum, and the window is wide open.
My room is not very big, it is square and actually looks like a cardboard box. My bed on the side, in front of it, my mirror, judging all my actions...and more recently my imperfections. Being locked up by choice is one thing. To be locked up because there's a dangerous virus out there is another...
I've always been a homebody. At first, I thought I wasn't going out because of my family, and then I realized that being outside made me uncomfortable. It's as if behind the walls of my house, there's only war. My parents often told me that our world was dangerous. Maybe I took that phrase too much at heart.
In the evening, my father and I sit on the veranda and listen to the unusual silence of our street. Ouagadougou has always been a bustling city, and living in the suburbs has never spared us from the rumours of the city. Maquis, kiosks, dance bars and nightclubs reign at night over the capital of the Country of Upright Men. I mean, they used to reign.
Le ventilateur tourne au maximum, la fenêtre est grande ouverte.
Ma chambre n’est pas très grande, elle est carrée et en réalité ressemble à une boîte en carton. Mon lit sur le côté, en face de lui, mon miroir, juge de toute mes actions...et plus récemment de mes imperfections. Être enfermée par choix, c’est une chose. Être enfermé parce qu’un dangereux virus sévit à l'extérieur, en est une autre…
J’ai toujours été casanière. Au début je pensais que je ne sortais pas à cause de ma famille...et puis je me suis rendue compte qu'être à l'extérieur me rendait mal à l’aise. C’est comme si derrière les murs de ma maison, il n’y ai que guerre. Mes parents m’ont souvent répété que notre monde est dangereux. J’ai peut être pris cette phrase trop à coeur.
Le soir, mon père et moi, assis sur la véranda, écoutons le silence inhabituel de notre rue. Ouagadougou a toujours été une ville agitée, et le fait de vivre en banlieu ne nous a jamais épargné de la rumeur de la ville. Maquis, kiosques, bar dansant et boites de nuits règnent la nuit sur la capitale du pays des hommes intègres. Enfin, avaient l’habitude de régner.
Depuis plus d’un mois maintenant, tout est au ralenti ici. Les marchés, les espaces publics sont fermés, les élèves ont cessé d’aller à l'école. C’est assez étrange de vivre comme ca. De ne plus pouvoir embrasser chaleureusement les gens qui viennent saluer pour le Ramadan, de ne pas pouvoir aller comme d’habitude au salon de coiffure, d'être enfermé chez moi après avoir vécu pendant sept mois a MUWCI. Après avoir eu la chance d'être dans un espace ouvert, où les murs sont invisibles, où la nature est partie interne de la vie. L’inde me manque. La montagne et son air me manque. Le curd de la cafétéria me manque. Snigdha me manque. Ses petites mains et son sourire crispé me manquent. Ses cheveux qu’ils soient gris, blonds ou noirs me manquent.Je pense que parmis l’une des choses les plus belles que UWC aurait pu me donner, la chance d’avoir une colocataire comme elle est clairement la plus belle. Je regarde parfois à travers la fenêtre, la nuit, profitant d’un petit vent, et je me demande ce qu’elle fait. Je me demande si elle aussi se pose à la fenêtre comme moi, si elle voit le ciel comme je le vois. Je me sens incroyablement seule sans elle.
English:
The fan is running at maximum, and the window is wide open.
My room is not very big, it is square and actually looks like a cardboard box. My bed on the side, in front of it, my mirror, judging all my actions...and more recently my imperfections. Being locked up by choice is one thing. To be locked up because there's a dangerous virus out there is another...
I've always been a homebody. At first, I thought I wasn't going out because of my family, and then I realized that being outside made me uncomfortable. It's as if behind the walls of my house, there's only war. My parents often told me that our world was dangerous. Maybe I took that phrase too much at heart.
In the evening, my father and I sit on the veranda and listen to the unusual silence of our street. Ouagadougou has always been a bustling city, and living in the suburbs has never spared us from the rumours of the city. Maquis, kiosks, dance bars and nightclubs reign at night over the capital of the Country of Upright Men. I mean, they used to reign.
Guest Writer |
For more than a month now, everything has been in slow motion here. Markets, public spaces are closed, students have stopped going to school. It's quite strange to live like this. Not being able to give a warm hug to the people who come to say good luck for Ramadan, not being able to go to the hairdresser's as usual, being locked up in my house after living for seven months at MUWCI. After having had the chance to be in an open space, where the walls are non-existants, where nature is an intrinsic part of life. I miss India. I miss the mountain and its air. I miss the curd of the cafeteria. I miss Snigdha. I miss her little hands and her tight smile. I miss her hair, whether it is grey, blond or black. I think one of the most beautiful things UWC could have given me is the chance to have a roommate like her. I sometimes look out the window at night, enjoying a breeze, and wonder what she's doing. I wonder if she also sits at the window like me if she sees the sky as I see it. I feel incredibly lonely without her.
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